À table ! Ce mot, si anodin en apparence, peut réveiller tout un volcan d’émotions. Chez de nombreux parents, il rime avec crispation, batailles pour finir l’assiette, ou encore inquiétude face à un enfant qui refuse de manger. Pourtant, les repas peuvent devenir un moment apaisé et complice, à condition de faire évoluer notre posture et notre cadre.
L’enfant mange-t-il vraiment si mal que ça ?
Première étape : relativiser. Beaucoup d’enfants traversent des phases de néophobie alimentaire entre 2 et 7 ans. C’est un comportement normal, même s’il peut être déstabilisant. Se focaliser sur un ou deux repas “ratés” fait souvent plus de mal que de bien.
Astuce : regardez l’alimentation de votre enfant sur une semaine complète, et non sur une journée. L’équilibre se construit sur la durée.
Supprimer la pression, redonner de l’autonomie
Manger est l’un des rares domaines où un enfant peut dire “non” avec puissance. Plus on insiste, plus le refus se renforce.
- Évitez les phrases du type “Tu dois finir ton assiette” ou “Si tu ne manges pas, tu n’auras pas de dessert”.
- Privilégiez plutôt : “Tu peux goûter si tu veux, sinon ce n’est pas grave.”
Donnez à l’enfant le droit de ne pas aimer, tout en gardant la porte ouverte à la curiosité.
Instaurez un rituel rassurant
Un cadre constant permet à l’enfant de se sentir en sécurité. Cela aide à apaiser les tensions, même alimentaires.
Exemples de rituels :
- Mettre la table ensemble
- Allumer une petite bougie
- Jouer à une devinette culinaire avant de commencer
- Faire une “minute des sens” : chacun ferme les yeux et sent son plat
Le repas devient alors un repère sécurisant et ludique, pas un champ de bataille.
Valoriser le plaisir… pas la quantité
Remettons du plaisir dans l’acte de manger : le goût, la texture, l’odeur, l’échange autour de la table. Même si l’enfant mange peu, il peut prendre plaisir à l’expérience.
Vous pouvez :
- Féliciter une bouchée testée (“Bravo, tu as été curieux”)
- Créer un jeu d’exploration (“Quels aliments sont doux dans ton assiette ?”)
- Éviter les comparaisons (“Regarde comme ton frère mange bien !” ➤ à bannir)
Choisir ses batailles
Votre enfant refuse la purée de carottes ce soir ? Ce n’est pas grave. Proposez-lui plutôt un petit bol de crudités qu’il aime (tomates cerises, concombres…). L’idée n’est pas de céder à tout, mais d’ajuster l’offre pour désamorcer le conflit.
Le mot-clé : flexibilité. Ce n’est pas une défaite, c’est une stratégie de paix à long terme.
Créer une ambiance propice à la dégustation
La manière dont on mange compte autant que ce qu’on mange. Une ambiance tendue bloque le plaisir, et donc… l’appétit.
Quelques idées simples :
- Mettre une musique douce en fond
- Limiter les distractions (pas d’écran, pas de disputes)
- Servir les plats joliment (même les plus simples !)
Un enfant détendu est un enfant plus réceptif aux saveurs.
Et si on ratait ? Ce n’est pas grave.
Certains repas seront plus difficiles que d’autres. Ce n’est pas un échec. Il est important pour les parents de se déculpabiliser. Vous faites de votre mieux.
Le plus important, c’est que votre enfant se sente en confiance. C’est ce climat affectif, bien plus que le contenu de son assiette, qui pose les fondations d’une relation sereine à la nourriture.
En résumé
✔️ Bannir la pression : l’enfant est acteur de ses choix
✔️ Favoriser les rituels et l’ambiance
✔️ Recentrer les repas sur la découverte et le plaisir
✔️ Se donner du temps : c’est un apprentissage, pas une performance
Pour compléter votre lecture, découvrez nos idées de jeux ludiques dans Astuces et jeux pour faire aimer de nouveaux aliments. (Article à venir très bientôt !)