Un enfant ne “goûte” pas seulement avec la bouche. Avant d’accepter un aliment, il l’a déjà regardé, touché, senti, parfois même écouté. C’est pourquoi activer les cinq sens dans l’apprentissage du goût peut désamorcer les blocages alimentaires… et surtout, rendre les repas plus amusants !
Dans cet article, découvrez comment mobiliser chaque sens avec des idées concrètes et faciles à mettre en place à la maison.
La vue : l’entrée en matière
La première chose qu’un enfant perçoit, c’est l’apparence de l’aliment. La couleur, la forme, la présentation jouent un rôle décisif dans l’envie de goûter ou non.
Astuces :
- Créer des assiettes visuelles : transformer une purée en volcan, faire un arc-en-ciel de légumes…
- Proposer des aliments sous différentes formes : bâtonnets, cubes, rondelles, entiers…
- Laisser l’enfant disposer lui-même les aliments : donner un sentiment de contrôle et de jeu
Idée activité : le “cherche-et-trouve dans l’assiette” → demander à l’enfant de trouver un aliment vert, rond, ou qui croque !
Le toucher : apprivoiser par les doigts
Toucher permet à l’enfant de se familiariser sans danger avec un aliment inconnu. Il explore les textures et se prépare à l’acte de manger.
Idées à tester :
- Atelier textures : aligner plusieurs aliments (croquants, mous, visqueux…) à toucher les yeux fermés
- Créer une pâte sensorielle comestible : à base de flocons d’avoine, compote, yaourt…
- Faire des “petites cuisines” : manipuler la farine, laver des légumes, malaxer de la pâte…
Plus l’enfant manipule, plus il se familiarise… et plus il est en confiance pour goûter.
L’odorat : un sens sous-estimé mais décisif
L’odeur est souvent ce qui déclenche l’envie… ou le refus. En travaillant ce sens, on aide l’enfant à reconnaître et apprivoiser les aliments avant de les porter à la bouche.
À tester :
- Jeu “devine l’odeur” : faire sentir des pots fermés (épices douces, fruits, herbes…) sans les montrer
- Créer un “bain d’odeurs” avec des lingettes imbibées ou des pochons parfumés
- Associer une odeur à une couleur ou une émotion : “Qu’est-ce que ça te fait penser ?”
L’enfant apprend ainsi que le goût commence bien avant la première bouchée.
L’ouïe : écouter son assiette !
Croquant, croustillant, fondant… les sons produits par les aliments renforcent l’expérience gustative. L’enfant peut y être très sensible.
Activités :
- Tester différents aliments et écouter le bruit qu’ils font en bouche
- Enregistrer les sons et faire deviner : “C’est une carotte ou une biscotte ?”
- Inventer un classement des aliments par “sons marrants”
Certains enfants hypersensibles peuvent être gênés par le bruit : en parler permet de mettre des mots sur leur ressenti.
Le goût (enfin !) : la dernière étape du parcours sensoriel
Après avoir observé, touché, senti, écouté… l’enfant est souvent plus disposé à goûter. Il est préparé, rassuré, curieux.
Suggestions :
- Dégustation à l’aveugle : faire goûter des aliments les yeux fermés et deviner
- Donner des mots pour décrire : doux, acide, piquant, croquant, juteux…
- Faire un “passeport du goût” à compléter : ce qu’il a aimé ou pas, et pourquoi
Gardez en tête que tout ne doit pas être aimé, mais chaque essai est une victoire !
En résumé
✔️ Stimuler les cinq sens aide à lever les blocages alimentaires
✔️ Des jeux simples transforment la découverte en plaisir
✔️ L’enfant devient acteur de son apprentissage gustatif
✔️ La multi-sensorialité crée des souvenirs positifs autour de l’alimentation
Pour enrichir l’expérience, retrouvez nos idées ludiques dans Astuces et jeux pour faire aimer de nouveaux aliments. (Article à venir très bientôt !)